Le périple tant attendu, entre père et fils, à sillonner l’ Islande, terre de Vikings débute enfin. Arrivés en pleine nuit à Keflavik (aéroport de Reykjavik), on saute dans notre auto (une clio neuve) pour rejoindre notre premier lit situé à l’Auberge du Salut de Reykjavik.

Jusqu’ici tout va bien.

L’adresse ? 2 Kirkujstraesti. Il va falloir s’habituer à ne rien pouvoir prononcer. Nous remercions notre auto de posséder un GPS intégré et malgré quelques péripéties (mauvaise orthographe qui nous emmène en banlieue, contrôle de police), nous atteignons sans encombre notre premier point de chute.

Le lendemain, revigorés par un café minus, on déambule dans les artères principales de reykjavik, capitale septentrionale d’un pays élu le plus propre du monde. Les maisons sont colorées, la vie est calme et les Islandais ont un petit air jovial. On a la sensation d’être bien seuls, même dans la capitale. En effet, l’Islande compte moins de 3 habitants par km², ce qui peut causer de sérieux problèmes quand on découvre l’âme soeur. Il est avéré que les Islandais sont tellement peu nombreux, qu’il sont tous cousins (au moins au 9ème degré), une application mobile a même été développée pour tester son lien de parenté et éviter de coucher avec son cousin ! Bref, une belle et grande famille.

Bluesky

Bluesky

Dans l’après-midi, on part se prélasser dans le très réputé et très touristique Blue Lagoon, un lagon artificiel de plus de 200m et son eau turquoise, fumante, réchauffée par l’activité volcanique.

Après quelques tergiversations quant à la teneur de notre périple on décide de se contenter de la côte sud du pays. Sur 8 jours, il faut choisir. Notre première escale se situe dans un petit village de pêcheur dont je tairai le nom. Premier resto islandais où l’on déguste une bisque de homard maison. Papilles en émoi, on se renseigne davantage sur la cuisine islandaise. On a par exemple échappé au fameux e súrsaðir hrútspungar (testicules de bélier cuites et fumées), ou encore le hákarl (viande de requin putrescente), les lundabaggi (longes de mouton fumées dans de l’acide lactique) et enfin le svið (tête de mouton bouillie). Bande de vikings !

On laisse ensuite notre auto à Leiburraki car la route est désormais réservée aux 4×4. Un bus nous rallie en fin d’après-midi au site ahurissant de Laugmannalagar, après 80 km de nids de poules, poussière, gués et paysages volcaniques fabuleux. L’idée est de camper et d’en profiter pour trekker 2 jours autour du camp de base.

L’arrivée nous coupe la chique, la lumière, les couleurs des roches semblent sorties d’un pinceau. On décide d’arpenter l’arrière du camping parsemé de moutons blancs et de moutons noirs. Et là, je deviens fou ! J’ai laissé mon objectif dans le coffre de la Clio. Relative catastrophe. Terriblement déçu par cette erreur de débutant je suis pris d’un élan de folie !

Je décide de retourner le chercher. Le bus est reparti, il ne reste que le stop. 160 km de stop. Je vous passerai les détails de ce périple qui restera gravé toute ma vie dans ma mémoire.

5h du mat'

5h du mat’

Merci à Blandine et Quentin les stéphanois Merci à Ross, Rachel et leur maman, famille de Boston, malgré leur pneu crevé Merci à Harek et son poids lourd Merci au quatuor sexagénaire de géologues islandais Merci au trio de pecheurs polonais

C’est épuisé, poussiéreux, buriné et assoiffé que je retrouve le JP après plus de 15 heures d’aventures (dont 5h de marche et une nuit glaciale de 4h) Mais le jeu en vaut la chandelle ! Dissimulant ma fatigue pourtant bien réelle, on part arpenter les volcans.

Le spectacle est grandiose et chaque panorama est une explosion de couleurs. Les dégradés de minéraux se succèdent et le bleu du ciel met en valeur ce musée géologique à ciel ouvert.

Panorama bucolique

Panorama bucolique

Seule face au tsunami volcanique

Seule face au tsunami volcanique

Rivière souffre et sanguine

Rivière souffre et sanguine

Neiges éternelles

Neiges éternelles

Le calme avant la trempette

Le calme avant la trempette

A la fin de cette rando fabuleuse, je glisse prendre un bain, hébété, dans une source chaude naturelle à plus de 45°C. Le bonheur a l’état pur.

Vive l’Islande !