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On reprend la route direction Dubrovnik, perle de l’Adriatique et accessoirement, théâtre du tournage de Game Of Thrones (King’s Landing). Bien que tout soit fait pour satisfaire ces hordes de termites, on ne peut rester indifférent au souffle romanesque qui se dégage de ces murs et ses tours survolées par des dizaines de sombres volatils.

Le centre historique est petit et on apprend vite à s’y retrouver dans ce dédale de terrasses marbrées et hors de prix. On trouve refuge à la frontière bosniaque chez Nada, le sourire touchant tentant de masquer une soixantaine douloureuse. On hésite entre nature et baie de Kotor, ce sera finalement le Monténégro et le Massif du Durmitor.

Le Massif du Durmitor

Après un magnifique passage Bosniaque via Trebinje, on est trimbalés de frontière en frontière au rythme des lacets montagneux : entre rivières, lacs et monts enneigés.
On arrive enfin aux gorges de la Tara, on n’ira pas plus loin. La tyrolienne n’inspire pas confiance et la fonte des neiges rend le rafting trop dangereux.

Le lendemain matin, notre tentative de rando est avortée par l’apparition d’une satanée vipère aspic au regard de feu. Les broussailles sont tout de suite moins attirantes. Sage décision quand on sait que l’on croisera pas moins de 5 serpents dans la journée. On tombe par hasard sur une balade plus bucolique, moins athlétique : le lac noir du Durmitor.

Les cicatrices de Mostar

La route pour Mostar restera dans nos mémoires : refoulés à la frontière bosniaque, on a dû faire un détour de plusieurs centaines de kilomètres pour dénicher une douane « plus touristique ». Nous voilà en Bosnie Herzégovine entre chien et loup, ahuris par des heures de route à zieuter un motel ouvert.
200km. On a dû attendre 200km avant de trouver un motel ouvert, cela vous permet peut-être d’imaginer le grand écart qui peut exister entre Croatie et Bosnie…

Pour resituer le contexte, Mostar a été un des épicentres du conflit Bosniaque et fut complètement détruit au début des années 1990. La vieille ville, avec les aides internationales, a été reconstruite à l’identique et notamment le monumental pont Stari Grad. La vie reprend : des gâchettes de kalash authentiques côtoient des porte-clés munitions et les kebabs fleurissent au printemps. Mais faîtes quelques pas-chassés en dehors du centre historique et les stigmates de ces années délirantes vous sautent au visage : des trous d’obus et des impacts de balles par milliers, des façades en équilibre, des stores-gruyères, des grafs engagés, des visages marqués. Des images gravées qu’on n’est pas près d’oublier…