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Jour 3

Nous nous attardons à l’aube pour contempler une dernière fois le gouffre du Fish River Canyon révélé par les premiers rayons. Nous reprenons la route pour une étape ambitieuse qui doit nous emmener jusqu’à Luderitz, ex-ville coloniale allemande (son architecture et sa choucroute) sur la côte Atlantique de l’extrême sud ouest du pays.

Première frayeur
La réussite d’une telle aventure tient parfois à peu de chose : de l’impatience, un mauvais choix, un excès de virilité déplacé pour dépasser illégalement un monstrueux escargot et PAF ! Tout peut basculer. Bref. On a frôlé l’accident bête à quelques centimètres d’un fossé qui aurait sonné le glas prématuré de notre fidèle destrier. Rien ne sert de courir.

Après une première expérience culinaire namibienne réussie à Aus, nous prenons la route de Luderitz. Très vite, nous comprenons que nous avons changé de climat : nous sommes déjà dans la partie sud du désert du Namib. Le compteur dépasse allègrement les 40 degrés. Les rayons lasers ont tout calciné. Les carcasses sont devenues poussières. Même les montagnes ont été désintégrées. Rien pendant 128km.

Et sans prévenir, la côte approchant, le thermomètre chute alors brutalement de 15 degrés et démarre alors un ébouriffant combat des éléments entre les dunes, le vent et l’océan. Le vent l’emporte aisément.
Nous rejoignons une plage pour la nuit en collant notre van à une épave échouée pour limiter autant que faire se peut ces bourrasques à décorner les bœufs.

Jour 4

Nous fuyons vers Kolmanskop, aka Ghost Town. Ville minière désertée par ses habitants en 1956 à moitié ensevelie par le sable. Véritable intrusion dans ces maisons désertes à moitié rongées par le temps. Chaque cliché est un tableau.

Après avoir rechargés nos réservoirs respectifs (celui de la White House et nos estomacs), nous retraversons la fournaise pour virer de nord, au cœur du Désert du Namib.
La route est ensevelie sous plusieurs centimètres de sable et je m’aguerris fébrilement à cette nouvelle conduite glissante par la pratique.

Après plus de 5h de routes gondolées, tout est orange : le sol, le ciel, le van et même nos trombines, nous atteignons enfin notre objectif : le Namtib desert lodge, accueillante & surprenante ferme autonome coincée entre les montagnes et le désert.

Jour 5

Nous continuons notre route vers Sesriem, à peine ralentis par une crevaison à midi pétantes. 42°. Le cric m’offre un marquage au fer sur les phalanges.
Holly Mother F***** S** !
Gentiment soutenus par un couple de hollandais venus nous prêter main forte, nous repartons roussis.
La route est belle et douloureuse, que ce soit pour la chaleur et pour nos fessiers princiers.

Nous choisissons de nous réfugier à l’ombre d’un grand arbre séculaire dans le camping officiel de Sesriem. Privilégiés, nous nous trouvons du bon côté des barrières sécurisées pour être les seuls à pouvoir apprécier Sossusvlei lors du lever du soleil.

Jour 6

Réveil 5h20. Ouch. Ouch.
On n’a qu’une vie. Et on n’aura pas l’occasion de gravir la dune 45 avant le lever une seconde fois de notre vie. Imaginez une dune de 150 mètres de haut. Un sable aussi fin que de la farine. Les yeux encore collés par le sommeil. Et un compte à rebours naturel pour arriver à temps pour saluer le soleil. Nous ne sommes pas les seuls. Surréaliste, à mi-chemin, nous dépassons une grand-mère allemande qui s’accroche à l’idée d’arriver seule au top en continuant son ascension à quatre pattes…
Malheureusement, le soleil est un peu avare et les rayons sont timides.

En revanche, la route mythique ensablée de Sossusvlei nous gratifie de sa plus belle lumière : dunes, oryx, chouettes et j’en passe. Nous prenons le temps de nous perdre dans ce dédale de sable : le désert est à nous.

Au tour de Deadvlei (littéralement la cuvette morte), cet ancien lac a laissé place à un paysage irréel & désolant : une forêt pétrifiée d’arbre noueux disséminés sur une étendue craquée aveuglante. Les contrastes paraissent photoshopés.

Jour 7

C’est maintenant l’heure de notre tour en hélicoptère ! Rien que ça !
Quelque peu hésitants au vu des bourrasques qui soufflent depuis plusieurs heures, nous prenons notre envol avec Pierrot, pilote sud africain.
Vous imaginez la beauté de ces paysages vus du ciel. Nous zigzaguons entre les dunes, les canyons, les montagnes avec une facilité déconcertante. Le sentiment d’être des petits playmobils dans un drone confortable.

La deuxième partie de notre périple se conclu ainsi.

Les visages sont cuivrés. Les souvenirs gravés.