Quoi de plus sympathique qu’une belle petite escapade à Venise pour ce petit week end Pascal ?

On arrive en pleine nuit après 45 minutes de bateau d’une lenteur extrême, accueillis par notre hôte, le dodu Filipo.
En suivant ce jovial personnage de ruelles en ruelles, de ponts en ponts, pour rejoindre notre petit appartement situé dans le quartier de Castello, on s’aperçoit qu’on ne nous avait pas dupé :
Venise est un labyrinthe, il faudra s’y accommoder.

On débute notre première journée de balade vénitienne sans plan, sans programme, on laisse nos pieds nous guider. On parcourt le Castello par les chemins de traverse. Il faut souvent faire demi tour pour dénicher un parcours bis et éviter les impasses. Chaque passage de canal est l’occasion d’une pause photo même avec un soleil qui joue à cache à cache.
On rejoint la mer et on est vite tiraillé par l’envie d’aller se délecter d’une bonne pizza chez Alle Tolle, une de nos adresses qu’on a soigneusement répertoriées.
Au menu : aucun musée, uniquement terrasses et restaurants pour aller déguster moult cicchettis, spritz et vins locaux en bons vivants, complètement cotonou, détendus dans cette douce parenthèse épicurienne. Premier voyage plein de sens…


Blottis dans cette petite bulle, on a la sensation d’être les seuls privilégiés à réussir à se perdre dans certaines ruelles, cours ou cul-de-sacs improbables. Avec à chaque fois, un nouveau tableau à photographier. 

Nous sommes restés quelques instants sur la place Saint Marc à admirer le Palais des Doges puis nous avons fuit pour se couler dans nos dossiers, spritz dans le gosier, ahuris devant la frénésie qui s’empare de nos homologues visiteurs complètement hermétiques au calme de cette ville, accaparés par ce désir de venir se grimper dessus pour acheter (au mieux) des masques en papier mâché, qu’ils n’ont ni le droit d’essayer, ni le droit de photographier. 

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On termine par un dîner à la Trattoria Boccadoro apparemment réputée. Certainement trop délicate et raffinée pour nos appétits d’ogre et notre bonhomie pas du goût de tous.

Seconde journée, levé matinal pour profiter d’un soleil brûlant et vagabonder dans le Rialto, ancien ghetto juif de Venise, bifurquer sur Cannareggio, Santa Croce et traverser le canal pour atterrir sur Marco Polo et avaler des focaccias en se dorant le fessier sur un ponton du canal. Petite sieste bien méritée… 15 km journaliers en moyenne à déambuler ça raffermit nos petits mollets.

La soirée donne lieu à des trombes d’eaux qu’on observe placidement, non sans délectation, à l’abris sous la tonnelle de notre trattoria/terrasse dont on fait déjà figure d’habitués… 
Quelques bribes de souvenirs d’une soirée arrosée, entre barils de houblon, chinois heureux, chasse à l’Hodor et menu larcin fleuri…

Notre dernier jour nous fera vagabonder d’île en île pour admirer l’arc en ciel de Burano, ses débarquements de photographes en tous genres, contrebalancés par la quiétude de notre petit roupillon en plein champs de Torcello. Deux petits canards sous le cagnard.

On repart en pleine nuit, encore endormis, bercés par la houle, collés, comme nos paupières, avec l’envie de poursuivre cette délicieuse Aventure…